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BILLET D’HUMEUR – LE DROIT DE SAVOIR

Devenir père est une étape importante dans la vie d’un homme.

Lui aussi change de statut et n’est plus uniquement l’enfant de ses parents.

Faire un enfant, c’est aussi pour l’homme une manière de  « grandir », c’est à dire de prendre de la maturité  mais aussi d’évoluer dans la relation qui l’unit à sa compagne.

C’est concrétiser son lien d’amour et son désir de fonder une famille, d’engendrer une descendance.

La venue de l’enfant, dans ce cas, est attendue, désirée, choisie en accord avec sa partenaire.

Malheureusement, cela ne se passe pas toujours ainsi.

Il existe même parfois des femmes -une minorité- qui décident de faire « un bébé dans le dos » de leur partenaire.

La femme peut avoir ce pouvoir-là.

Il me semble important d’entendre la douleur des hommes qui ont vécu ce genre de situation.

Si la femme a le droit au respect qu’elle mérite et de pouvoir choisir sa vie, la réciproque est tout autant valable.

Bien sûr, la femme invoquera toutes sortes de raisons.  Qu’elles soient justifiées ou pas, il n’en reste pas moins que l’enfant est marqué du sceau du secret.

Il est brutal pour un homme d’être dépossédé de sa paternité, même si, au départ, il ne semblait pas candidat à la procréation.

Certains parlent de « viol ». Le mot est lâché. Il est fort. Il est dur.

Il témoigne avant tout du sentiment de trahison, de manipulation et de violence que peut éprouver un homme qui vient de découvrir  avec stupeur sa paternité.

Les hommes d’aujourd’hui ont plus envie qu’autrefois d’investir le sentiment de paternité.

A défaut de porter la vie, ils souhaitent pouvoir être partie prenante du développement de leurs enfants.

Il me semble un retour juste et constructif que le féminin accompagne ces hommes dans ce désir.

Le secret, quant à lui, se noue autour de l’innommable. Celui qui le détient possède en quelque sorte un pouvoir : celui de savoir ce que l’autre ne sait pas.

Bien maigre réconfort qu’une énergie mal canalisée, car c’est souvent d’un poids bien douloureux que pèse le silence. Le mensonge rend prisonnier.

Captive sera aussi la descendance ; elle sera comme possédée par des conséquences (par exemple, des somatisations) dont les causes lui échappent. 

L’enfant perçoit des choses, mais il n’y a pas de mots.

Ce qui le met en grande difficulté par rapport à ce qu’il ressent. Parfois jusqu’à la folie.

Françoise Dolto disait : “L’enfant a toujours l’intuition de son histoire.

Si la vérité lui est dite, cette vérité le construit”.
Effectivement, comment se construire sur du sable mouvant ?

On peut donc en déduire qu’inversement, si la vérité est tue, elle entrave l’énergie de vie de  l’enfant.

Décider de faire un enfant seule, en cachant sa grossesse au père, c’est décider de faire un choix pour trois personnes.

Voire plus, lorsque le secret se révèle et qu’il implique la vie que l’on a construite avec d’autres.

Ces révélations, lorsqu’elles arrivent, peuvent être dangereusement explosives, bien que libératrices.

Il s’agit là d’être bien accompagné et soutenu avant, pendant et après le dévoilement.

Faire une thérapie est souvent d’un grand secours pour chacun des protagonistes impliqués.

Quant à jeter la pierre à la femme qui prend une telle décision, gardons-nous en bien.

Il est plus important d’essayer de comprendre ce qui fait qu’elle en est arrivée là.

Souvent sa propre histoire révèle des blessures…et quelques secrets aussi.